Last week I picked up a roman at the Marché des bouquinistes de la place de la Bourse called La nuit des princes charmants - "The Night of the Charming Princes." I'll be honest, after reading the synopsis on the back cover I still wasn't entirely certain what the book was about but I was intrigued enough to pay 4 euro for it.
This was last Tuesday. It is only today that I have actually started reading the book in a slow process of reading, underlining and defining unknown words, and then rereading. It actually came to a shock to me to realize that I understood more than I thought I would and, at those points when the unknown words became too many, the feelings of the words carried me along well enough so that the story never became threadbare.
I have only read as far as the end of the préamble, but already I have encountered a passage that struck me as impossibly beautiful that took my breath away:
Je n'ai pas encore aimé - j'ai failli mourir d'amour quand Marlon Brando s'est déchiré le t-shirt sale en hurlant: " Stella! Stella!" et j'ai eu une flambée pour Burt Lancaster dans Trapeze, mais je n'ai pas encore vraiment aimé - et je me demande souvent, sourcils froncés et le trac au coeur, quand ça va se déclencher, où est-ce que je serai, avec qui se sera et comment ça va se passer...
Comme je suis le seul homosexuel de mon groupe, je ne sais pas où aller pour en rencontrer d'autres et ma grande timidité m'empêche de m'informer. Je me dis souvent que ce n'est pas en restant écrasé dans le fauteuil rouge à écouter Leonie Rysanek chanter la Chanson du saule que je risque de trouver l'âme soeur. Il y a bien le parc Lafontaine pour faire exulter le corps, mais ça ne rest que des attouchements impersonnels qui n'ont rien à voir avec quelque sentiment que ce soit. Mais je ne me décide pas à faire le grand saut, à partir à l'adventure ou, du moins, à la recherche de mes semblables, je me content de sublimer depuis déjà trop longtemps, j'en suis parfaitement conscient et je n'y peux rien.
C'est bien beau sublimer, mais je commence à être pas mal vieux pour rêver que Jean Besré se meurt d'amour pour moi ou que Guy Provost m'enterre sous des tonnes de fleurs coupées parmi les plus rares et les plus odorantes. Ce petit théâtre ne suffit pas à remplir ma vie ni à combler mon besoin d'amour.
As I was reading it, I realized the words in my head were still in French. It was a passage that required no translation, the words themselves were powerful enough to deliver their message déchirant.
This was last Tuesday. It is only today that I have actually started reading the book in a slow process of reading, underlining and defining unknown words, and then rereading. It actually came to a shock to me to realize that I understood more than I thought I would and, at those points when the unknown words became too many, the feelings of the words carried me along well enough so that the story never became threadbare.
I have only read as far as the end of the préamble, but already I have encountered a passage that struck me as impossibly beautiful that took my breath away:
Je n'ai pas encore aimé - j'ai failli mourir d'amour quand Marlon Brando s'est déchiré le t-shirt sale en hurlant: " Stella! Stella!" et j'ai eu une flambée pour Burt Lancaster dans Trapeze, mais je n'ai pas encore vraiment aimé - et je me demande souvent, sourcils froncés et le trac au coeur, quand ça va se déclencher, où est-ce que je serai, avec qui se sera et comment ça va se passer...
Comme je suis le seul homosexuel de mon groupe, je ne sais pas où aller pour en rencontrer d'autres et ma grande timidité m'empêche de m'informer. Je me dis souvent que ce n'est pas en restant écrasé dans le fauteuil rouge à écouter Leonie Rysanek chanter la Chanson du saule que je risque de trouver l'âme soeur. Il y a bien le parc Lafontaine pour faire exulter le corps, mais ça ne rest que des attouchements impersonnels qui n'ont rien à voir avec quelque sentiment que ce soit. Mais je ne me décide pas à faire le grand saut, à partir à l'adventure ou, du moins, à la recherche de mes semblables, je me content de sublimer depuis déjà trop longtemps, j'en suis parfaitement conscient et je n'y peux rien.
C'est bien beau sublimer, mais je commence à être pas mal vieux pour rêver que Jean Besré se meurt d'amour pour moi ou que Guy Provost m'enterre sous des tonnes de fleurs coupées parmi les plus rares et les plus odorantes. Ce petit théâtre ne suffit pas à remplir ma vie ni à combler mon besoin d'amour.
As I was reading it, I realized the words in my head were still in French. It was a passage that required no translation, the words themselves were powerful enough to deliver their message déchirant.
Ah, la beauté des phrases bien tournées en français. Même l'absence d'amour sent fort un parfum séduisant!
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